Construit entre 1918 et 1920, le Théâtre de l’Alhambra a été exploité par des sociétés privées jusqu’à son classement au patrimoine par votation populaire durant les années nonante. Il a finalement été rénové et agrandi entre 2011 et 2015.
Il est constitué à l’origine de trois corps de bâtiment qui se développent parallèlement à la Rue de la Rôtisserie. Le corps d’entrée, en aval, précède la salle. La cage de scène conclut l’ensemble.
Cette dernière, d’une hauteur supérieure à quinze mètres, marque l’arrière du théâtre en surplombant les deux autres corps. Une place prolonge cet ensemble, bordée sur un côté par un mur de soutènement imposant et de l’autre par un alignement d’arbres. L’annexe est construite sur la place et complète l’ensemble des trois corps de bâtiment existants, et re-qualifie le fond de cette place qui jusqu’à lors se terminait sur le pignon crépi quasi borgne de la cage de scène.
L’annexe endosse un double rôle, à la fois architectural et urbain. Elle permet d’inclure au théâtre de l’Alhambra de nouveaux espaces nécessaires au fonctionnement actuel, comme des loges, des espaces administratifs et des ateliers. Elle assume également un rôle de signal urbain pour le chaland arrivant depuis la Madeleine et renforce la présence de la place. L’éclairage nocturne de la façade, utilisé les soirs de représentation, accentue le phénomène.
Le fil conducteur de la restauration intérieure du bâtiment existant a consisté à retrouver les lignes architectoniques principales. De multiples éléments et couches de décoration s’étaient accumulés au fil des ans, en rendant la perception difficile. La gageure a été d’éviter une conservation anecdotique, afin de permettre une lecture compréhensive de la spatialité de l’ensemble et des revêtements originels. La plasticienne Carmen Perrin, par son intervention contemporaine et inspirée sur les revêtements des murs et des plafonds de la salle et du corps d’entrée, a complété ce travail de restauration.