Concours pour l'école du Belvédère - finaliste

Descriptif

Le projet de l’architecte Paul Waltenspuhl, hérité d’une tradition architecturale moderniste, propose des séquences spatiales de grandes qualités avec une variété de situations construites et des liens particuliers aux paysages. L’agrandissement de l’école permet de renouveler et d’étendre ces relations qualitatives à l’ensemble des espaces. En effet, le site est aujourd’hui très cloisonné, le rapport avec la maison Tara laisse un goût d’inachevé tandis que la présence de clôtures et le surdéveloppement de certaines strates végétales brouillent la percep-tion du site.

Préserver et valoriser l’existant

L’école du Belvédère occupe une parcelle densément végétalisée et inscrite dans une trame paysagère urbaine. La volonté de préserver les principaux sujets a permis d’identifier les zones constructibles et les massifs boisés sur lesquels appuyer les futures constructions et concevoir le réaménagement des espaces extérieurs.
La cohabitation avec la fondation Tara était aussi un impondérable. Si sa position fait obstacle à la logique d’extension imaginée par Paul Waltenspuhl, cette mixité d’usage enrichie le programme en lui conférant une dimension intergénérationnelle. Si la relation entre une école et une fondation proposant un soutien aux personnes dans leurs derniers jours de vie semble hétérogène, ces deux programmes peuvent néanmoins s’articuler et se nourrir mutuellement dans un échange bénéfique.

La préservation de la piscine est là aussi une contrainte nécessaire et justifiée par un souci d’économie, de sobriété et de réemploi. La démolition d’un bâtiment fonctionnel paraissait contreproductive. En revanche si les vestiaires restent à leur place, ils devront être réaménagés, car l’altimétrie et la surcharge de sa toiture n’est pas compatible avec le projet d’extension.

Une extension organique en trois actes

La séparation de l’extension en trois entités est une réponse adaptée aux caractéristiques du site, mais aussi au programme fonctionnel et à la gestion des flux sur la parcelle. Dans le respect des gabarits règlementaires, les volumes bâtis sont raisonnables et en relation avec leur environnement. En ventilant le programme du demi-groupe scolaire entre école, sport, et parascolaire, le projet proposé s’intègre dans la logique du plan existant.

Dans le projet de Paul Waltenspuhl, le niveau inférieur propose un socle commun qui accueille les programmes accessibles au public. Cela permet une bonne dissociation fonctionnelle avec les éléments strictement scolaires qui émergent en superstructure. Ce principe fonctionnel très efficient est prolongé dans le nouveau projet.
Ainsi la salle d’activité physique s’installe dans l’angle nord-ouest, perpendiculairement à la piscine. Cette implantation préserve la rampe d’accès public et l’éclairage naturel de la piscine. Un hall traversant, traité comme une rue intérieure, distribue l’ensemble du programme public avec une grande visibilité. Cette espace équipé de mobilier d’accueil va chercher la lumière vers le jardin de la fondation Tara.

Le patio de l’escalier existant sert de point de rotule. En lien direct avec la rue intérieure publique, il est aussi le point d’accroche avec l’extension de l’école qui s’installe dans un bâtiment en R+2 construit à l’aplomb des vestiaires de la piscine.
Au rez, dans la continuité de la toiture de la piscine réaménagée en préau, un hall distribue le restaurant scolaire et l’administration tandis que les enseignements spécialisés et la salle d’arts visuels occupent un volume d’un seul niveau qui fait la liaison avec l’existant.

Les deux étages s’organisent autour d’un espace de distribution qui se dilate au niveau de l’escalier. Au centre se trouve la salle de soutien ou l’atelier du livre. Les classes sont situées aux extrémités. Chaque classe dispose d’un espace de vestiaire faisant office de sas d’entrée mutualisé deux à deux. Cette disposition, qui limite le traitement coupe-feu des cloisons à la seule voie d’évacuation verticale centrale, permet aussi de considérer ses sas comme des extensions possibles des classes pour des activités en petit groupe par exemple.

Les salles parascolaires et d’activité pour les habitants viennent compléter cette trilogie. Elles occupent un pavillon d’entrée de plain-pied disposé dans l’angle sud-ouest de la parcelle à proximité du préau. Entre école et ville, ce bâtiment à vocation communautaire est une nouvelle porte d’entrée du parc.
L’amélioration de l’enveloppe et la mutualisation des équipements techniques permettra de réduire leurs emprises et de déplacer certains échappements techniques et cheminées qui péjorent les possibilités d’extension.